Expulsé de MOSTAGANEM je suis contraint
d'être hébergé chez mon oncle
à ASSI-BOU-NIF

Alors que je venais juste de quitter
le village, une grenade fût lancée dans
le café où je jouais au baby-foot avec
les jeunes du village.
Jean-Pierre COMITRE devait y perdre la vue.

Nous sommes à une cinquantaine de mètres
des émeutiers et faisons face à une foule
impressionnante. Les premiers rangs sont
constitués de femmes et d'enfants
stratégie habituelle du fln ...

Le car reliant ORAN à MOSTAGANEM
traversait les villages de FLEURUS,
SAINT CLOUD, ARZEW, DAMESME,
PORT aux POULES, LA MACTA,
CLEMENCEAU, MAZAGRAN ...

A hauteur du Monuments aux Morts nous
rejoignons le véhicule du fln et lui
coupons la route. Les 3 occupants s'enfuient
en direction du quartier arabe ...

J'ai reçu cette semaine des tracts
"Je suis Français" avec pour consigne de
les distribuer partout dans le village ...

Mohamed, le Garde-Champêtre du village,
a réussi à passer à travers les mailles
du filet FLN et avait même gardé son
statut de Garde-Champêtre.

Mon contact, Armand MULLER, devra
assurer mon intégration dans une colline ...

Nos commandos semblaient invincibles
et se rendaient maitres du terrain dans
toutes les villes d'Algérie ...

... un corps pendu en travers de la rue
sur lequel on pouvait lire une immense
inscription "Barbouze" ...

ORAN n'a été raccordé à l'eau courante
que le 27 Juillet 1952 ...

Tu t'appelles Régis
et tu habitais AÏN-SEFRA ....

Comment pouvait-on imaginer qu'un
Musulman se jette dans les bras
d'un Légionnaire ...

ORAN, 5 Mars 1962
Plusieurs personnes sont assassinées
par le fln :
Alphonse RUIZ, 47 ans
Alphonse MOLINA, 60 ans
René FABRY, 47 ans
Antoine SPINOZA, 27 ans
Manuel ROS, 38 ans
Commandant Léon HERBAUT

ORAN est divisé en 2 :
Le quartier occupé par les Musulmans,
le village nègre, les Planteurs et Médioni
et la ville occupée par les Européens :
La Marine, St Michel, Gambetta, Eckmül
Choupot et le centre ville

Lundi 19 Mars 1962, date maudite.
Elle le restera au cours des 52 années
qui ont marqué notre exode ...

Mercredi 21 Mars 1962
Il y avait des commandos postés à
l'angle de la rue Michelet et du
Général Leclerc ...

Le ronflemnt sourd d'un char ...
derrière lui apparaissent à l'abri les
gardes mobiles ...

Les tirs crépitent de tous cotés.
Les PM répondent aux mitrailleuses 12.7
Ce même jour, une harka de 16 hommes
et une femme sont torturés et massacrés
sous les yeux du S/Lt JP CHEVENEMENT
futur chef de cabinet du Préfet d'Oran
....

Un commando OAS tire plusieurs obus
de mortier à partir du ravin sur
le quartier des planteurs ...

Jeudi 22 Mars
ALGER : les commandos Z attaquent les
Gardes Mobiles au tunnel des facultés
18 morts, 25 blessés
3 blindés détruits

J'arrive au bar des Victoires vers 11h.
Tous les clients sont à l'anisette ...

Affontements à Bab El Oued
17 tues et 100 blessés du coté des
"forces de l'ordre"
18 tués et 55 blessés chez les insurgés

Le quartier est bouclé par les CRS et
l'Armée ...

à 20 mètres j'aperçois un CRS
armé d'un fusil. Je vide un chargeur
dans sa direction. Une balle l'atteint
à la jambe ...

Nous lançons 3 cocktails Molotov sur le
char au-dessous de notre terrasse.
2 tombent au milieu de la tourelle.
Je dégoupille une grenade et la lance.
Elle s'engouffre dans le char.
Le char est en feu, les munitions explosent.
J'entends des hurlements ...

ALGER subit le même sort. Dans la nuit
l'Armée boucle BAB-EL-OUED

La tuerie dure 12 minutes ...

ALGER 26 Mars 1962
L'Armée Française a tiré sur des
Français chantant la Marseillaise.
----
A Oran c'est un paysage de guerre
qui s'offre à mes yeux

Gilberte CASANOVA, 29 ans, tuée Hubert MAVALDI, 6 ans, tué Jean-Claude BOTBOL, 15 ans Robert YVARA, 26 ans Etienne BAROSLO, 29 ans Jean-Claude GUIRAUD, 31 ans Joseph RODRIGUEZ, 29 ans François CASANEJA, 17 ans - Tué Robert HARO, 26 ans - Tué Louis MOLINA Ange IBANEZ, 16 ans Joseph SOLER, 29 ans Claude-Jacques ARCAMONE Jean SOLA, 40 ans Raymond LUTCH Denoy-Pierre DUCARD, 15 ans René GUELVAS, 15 ans Mle DOMINIGUETTI, 16 ans - Tuée Monique ECHIRON, 14 ans - Tuée Mme ARMOIGNAN née DUBITON Sophie DUBITON, blessée, amputée