101
On récupéra une belle
voiture "héritée"
d'un fellagha ...
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102
Je fis rassembler ces
hommes pour leur expliquer
que s'il acceptaient de
travailler pour moi ils
n'avaient rien à espérer
de cette mission temporaire.
Tous acceptèrent de me suivre
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103
L'un d'entre eux que j'avais
infiltré au sein du FLN
servait d'agent de liaison
à Yacef SAADI
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104
NAPOLEON, pour administrer
les villes rhénanes qu'il avait
conquises, avait commencé
par numéroter les maisons
TRINQUIER eut l'idée de procéder
de la même façon.
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105
ALGER et ses environs
furent divisés en 4 zones,
chacune confiée à un
régiment parachutiste.
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106
La Casbah était gérée par
le 9ème Zouave du colonel BARGEOT
assisté du
Capitaine SIRVENT
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107
Très vite affluèrent
les renseignements
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108
Une musulmane passa
au bureau d'Henri DAMON
pour dénoncer son articier
de mari dont elle voulait
se débarasser
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109
La maquerelle m'a
proposé d'échanger des
passes contre des grenades
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110
DAMON démonta les
grenades et neutralisa le
dispositif qui retarde
l'explosion.
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111
A BAB-EL-OUED un type
avait une des grenades de DAMON
pour la lancer dans la foule.
L'engin le déchiqueta.
Quand à la maquerelle, je la
fis exécuter
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112
Le FLN monta un attentat
contre BIGEARD qui se
promenait avec MAYER. Le
tueur attendit qu'ils
ressortent d'un bureau de
tabac. Mais une patrouille
arriva ...
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113
LE MIRE se plaint de ne pas
participer à la bataille d'ALGER.
Vous ne pourriez pas lui
trouver quelque chose ?
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"Alors, il parait que tu
t'emmerdes ?"
dis-je à LE MIRE
"J'ai une mission pour toi"
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115
GRAZIANI
était désespéré car les paperasseries
n'étaient pas son fort.
Ce Pied-Noir d'origine Corse,
SAS en Angleterre, Indochine au
3ème BCP, la RC4, 4 ans
de captivité chez les viets.
Affecté au Maroc, il fit sauter
2 fois une villa du Parti
communiste local
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117
La nuit du 16 au 17 janvier
1957 j'étais sorti avec mes
hommes à la villa SESINI,
centre du 1er REP.
"BORNIOL"
(surnom de LE PEN)
était de permanence
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118
BORNIOL était d'une grande
rigueur lorsqu'il était en
service mais sinon il passait
pour être assez turbulent.
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119
"Tu as bonne mine, pour un
type qui est censé être le
mieux renseigné d'ALGER !"
me dit BORNIOL
C'est ainsi que j'appris l'attentat
au bazooka contre SALAN !
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120
Mon intuition est que ce
sont les les communistes.
Regardez du coté d'André MOINE.
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122
C'était moi qui avais formé
CASTILLE, un ancien du
11ème Choc,
au maniement du bazooka.
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123
L' opération , bien
préparée, fût déclenchée
alors que SALAN venait de
quitter son bureau pour
se rendre chez LACOSTE.
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124
CASTILLE ne parlat pas et
écopa 12 ans de prison
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125
26 janvier 1957 : 3 bombes
explosent à l'Otomatic ,
au Coq Hardy et à la Cafétaria.
4 femmes furent tuées et
on releva 37 blessés
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126
27/28 Janvier 1957 :
Toutes les unités Paras
étaient en place pour
casser la Grève générale
décrétée par le FLN.
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127
La Grève insurrectionnelle
fût brisée en une heure. Les
devantures des magasins
fermés furent arrachées.
Grêve des dockers : nous les
avons remplacés par 200
suspects internés au camp
de BENI-MESSOUS.
Ceux-ci ont déchargé les
bateaux 2 fois plus vite
que les dockers.
La Direction du port insista
pour que les prisonniers
soient payés.
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128
THOMAZO , responsable
du Mess, voulait me punir
de 8 jours d'arrêts.
Je refusais de signer, je
lui ai dit ce que je pensais
de la qualité de son
établissement et je suis parti.
|
129
Les hommes du régiment
ayant appris l'incident
voulaient l'égorger.
Je les ai calmés mais
ils ont été interdits du Mess
ainsi que les officiers
du 1er RCP
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130
La grève fût un échec total
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131
Mon rôle était de soulager
les régiments des corvées génantes
Trier les suspects, superviser
les interrogatoires et les
exécutions sommaires.
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132
Un Musulman s'était rendu
à la Préfecture.
Marié avec une Française qui
l'avait quitté pour un
sympathisant FLN qui travaillait
avec les poseurs de bombes.
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133
Comme le suspect avait
tout avoué mes hommes
avaient jugé inutile
de s'encombrer en le
ramenant au PC.
Au coucher du soleil la
calvacade commençait.
Nous étions de retour
vers minuit pour procéder
aux interrogatoires.
Pour tous les suspects arrétés
sur ALGER c'est moi qui
décidait de leur sort
|
134
Certaines interventions
nocturnes aboutissaient à
des liquidations qui se
faisaient sur place.
Ceux que nous ramenions
à la villa des Tourelles étaient
assez grave pour qu'ils
n'en sortent pas vivants.
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135
Aux Tourelles et ailleurs
la torture était systématiquement
utilisée si le prisonnier
ne parlait pas. Mes hommes
partaient à une vingtaine
de kms dans un maquis
lointain et les suspects étaient
abattus puis enterrés
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136
A la fin de chaque nuit je
relatais les évènements
dans un carnet top secret,
en 4 exemplaires pour
MASSU, LACOSTE, SALAN
et Moi
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137
Chaque matin, TRINQUIER et
moi allions voir MASSU pour
faire le point.
Puis MASSU allait voir LACOSTE.
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138
TEITGEN devait signer un
arrété d'assignation pour
chaque personne arrétée.
TEITGEN devait savoir
que nous pratiquions la
torture mais il ne savait
peut-etre pas qu'il y avait
des exécutions.
A moins qu'il a fait semblant
de ne pas savoir.
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139
Fin janvier 1957
le 3ème RPC de BIGEARD
captura des tueurs chevronnés.
BIGEARD nous posa la question :
"Que dois je faire de ces types ?"
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140
"Il faudrait peut être leur
faire prendre le maquis"
dit TRINQUIER.
Oui un maquis éloigné
dit MASSU !
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141
J'allais avoir 12 hommes
de plus à exécuter la nuit suivante.
J'aurais pu laisser cette pénible
besogne à BIGEARD mais
j'ai préféré m'en occuper ...
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142
Un prisonnier a profité de
mon absence pour s'accuser
de divers meurtres à
l'officier de Police présent
ce jour là. Résultat
il fût présenté à un juge d'instruction et il fût libéré !
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143
François MITTERRAND, le
Ministre de la Justice, avait
un émissaire auprès de MASSU
en la personne du juge
Jean BERARD.
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144
MASSU avait tenu à être
lui-même torturé à
l'élctricité ...
Je ne crois pas avoir jamais
torturé ou exécuté des
innocents.
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145
Il niait tout et se disait
tubercculeux. Nous avions
trouvé chez lui de la
schneidérite et son livret
militaire indiquait qu'il
avait été artificier !
Je n'ai pas eu recours à
la torture ce jour là.
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146
Je décidais d'avoir recours
à l'eau. Mes hommes lui lièrent
les mains dans le dos et lui enfoncèrent le tuyau.
L'homme se débattit.
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148
Dimanche 9 Février 1957 :
2 bombes sautent dans les
tribunes du stade d'EL BIAR.
11 morts et 56 blessés.
MASSU explosa de colère.
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149
16 Février 1957 :
Le 3ème RPC arréta
Ben M'HIDI
Celui-ci était sans aucun
doute le responsable de tous
les attentats à la bombe.
BIGEARD traita son prisonnier
avec égards pour le mettre en
confiance. Ils bavadèrent
des nuits entières en buvant
du café. Ils comparaient leurs
troupes comme 2 vieux copains.
BIGEARD finit par se laisser
prendre à ce jeu et
ressentit de l'amitié pour
ce chef FLN qui ne fût
pas torturé.
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150
La manière dont M'HIDI
était traité n'était pas
du goût de tout le monde.
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151
Le pharmacien me tendit une
bouteille de poison
au lieu d'une pilule
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152
Un matin je me suis rendu
au PC de BIGEARD pour rencontrer
BEN M'HIDI
Bigeard voulait me prouver qu'il
avait la situation en main ...
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153
BIGEARD voulait lui sauver
la vie mais les réponses du
chef FLN ne facilitèrent pas
ce processus.
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154
Nous avons plein de pauvres
diables qui obéissaient à
ce type et nous tergiversons
depuis 3 semaines !
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155
Occupez vous en me dit MASSU
Je vous couvrirais.
J'ai récupéré BEN M'HIDI la
nuit suivante. Bigeard avait été prévenu que je prendrais
en charge son prisonnier.
Il s'était arrangé pour s'absenter.
C'est le capitaine ALLAIRE qui était de service.
"Présenter armes" commanda ALLAIRE
au moment où BEN M'HIDI
est sorti du batiment.
Le peloton du 3ème RCP
a rendu les honneurs
au chef FLN.
Ce geste spectaculaire et
démagogique était déplacé.
BEN M'HIDI comprit à ce moment
là ce qui l'attendait.
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156
Nous avons empoigné
Ben M'HIDI et l'avons pendu
de manière à ce qu'on puisse
penser à un suicide.
Puis on le décrocha et il fût
emmené à l'hopital
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157
MASSU me fit venir quelques
jours plus tard en me disant
qu'il devait se présenter devant
le Procureur Général.
RELIQUET
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158
La mort de BEN M'HIDI a
porté un coup décisif au
FLN d'ALGER.
Il nous est arrivé d'utiliser
cette ferme plusieurs fois.
Une fosse y avait été creusée
et une vingtaine de corps y
ont été ensevelis.
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159
Le 2ème RCP arréta des
voyous qui avaient assassiné
un jeune couple et son bébé.
Avant d'être exécutés,
les tueurs avouèrent que cet assassinat avait été ordonné
par Ali BOUMENDJEL
avocat du barreau d'ALGER.
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160
Son arrestation, faite
quelques jours avant
celle de M'HIDI,
fit grand bruit.
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161
La discussion à son sujet
entre MASSU, FOSSEY, Moi
et TRINQUIER tournait en
rond. Je me suis impatienté
puis levé pour sortir.
MASSU me lança: "AUSSARESSES
J'interdis qu'il s'évade! Compris ?"
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162
"Mon général, vous m'avez
dit qu'il ne fallait pas que
BOUMENDJEL ne s'évade.
Et bien il ne s'évadera pas.
Il vient de se suicider.
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163
La mort de BOUMENDJEL
fit couler beaucoup d'encre
...
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164
La bataille d'ALGER
était presque gagnée.
Pour en finir avec le FLN
Restait aussi opérer
sur l'Hexagone.
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165
Le MONDE titra "La bataille
d'ALGER est gagnée.
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166
Quand on trouvait un maçon
chomeur dont les mains révélaient
qu'il venait de travailler, cela
faisaint un suspect de plus.
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168
Djemila BOUHIRED ne fût
pas envoyée à la villa des
Tourelles.
Mme MASSU la protégeait.
Elle fût confiée au
Capitaine GRAZIANI
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169
GRAZIANI était loin d'être
un tendre mais il s'occupa de
sa prisonnière avec grande
courtoisie. Grace à
Suzanne MASSU les femmes
du FLN furent livrées à
la justice, c'est à dire
libérées !
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173
3 juin 1957 :
ALI LA POINTE piégea
3 lampadaires proches
de stations de trolleybus.
Il y eut 8 morts et une
centaine de blessés
Le 9 juin ce fût au tour du
Casino de la Corniche
9 morts et 85 blessés
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175
Le 10 juin 1957, un adjudant
de CRS arréta à l'entrée d'Alger
une voiture conduite par
Georges HADJADJ.
Ce médecin était fiché.
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176
AUDIN disparu
le 21 juin 1957
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180
le 8 octobre 1957
le bunker
d' Ali la POINTE
fût repéré et pulvérisé
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181
Paul TEITGEN démissiona.
D'après ses calculs il y avait
eu plus de 24.000 arrestations
et il manquait 3024 détenus.
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183
Il m'ai arrivé de penser
à EL HALIA,
à la villa des TOURELLES,
aux attentats du stade
à Ben M'hidi
aux réverbères piégés
à BOUMENDJEL
au Casino de la Corniche
...
Je n'avais pas de regrets ...
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